La Psychologie des cycles du marché et des Indicateurs de Sentiment.
1 juillet, 2021
9 min
Même si les thèmes financiers gagnent de plus en plus de popularité, il est facile de perdre le nord dans ce monde de graphiques, de chiffres et de pourcentages. C’est aussi une question de chance, car les prédictions des mouvements et de la direction du marché ne sont pas toujours si concrètes mathématiquement. Au bout du compte, le plus important est de rester informé et de comprendre les dynamiques qui sont en jeu.
Le facteur émotionnel dans le trading et les investissements
Le cliché que les émotions et les chiffres ne sont pas compatibles à été déboulonné. En dépit de l’analycité et de l’objectivité des équations et des pourcentages, le monde des investissements et du trading reste un monde émotionnel. Cela n’est pas pour le coup mauvais, bien au contraire.
Cela signifie que ta méthodologie de trading ne dépend pas uniquement des analyses mathématiques, mais aussi de tes buts, tes préférences, et même (pourquoi pas) ton humeur. Après tout, ce ne sont pas (généralement) les ordinateurs qui investissent, mais bien les êtres humains.
Il faut prendre en compte la psychologie de l’individu, ainsi que la psychologie du marché composé d’êtres humains qui investissent.
Que sont les cycles du marché ?
Quand on regarde de près, le marché est fait de hauts et de bas, mais des courbes et des tendances plus complexes peuvent être identifiées dans les graphiques. Les experts identifient deux types de mouvements du marché:
- Bull Market (marché taureau)
- Bear Market (marché ours)
Bull market
La phase du bull market commence à partir du moment où un nouvel actif est découvert jusqu’à ce qu’il atteigne sa pointe la plus haute, l’enthousiasme de l’acheteur. Quand les investisseurs découvrent un nouvel actif ou une nouvelle monnaie, et que tout le monde en parle, la hype commence à résonner. Tout le monde en veut.
Donc, l’actif commence à prendre de la valeur. A ce stade, la confiance des investisseurs augmente aussi, vu qu’ils continuent de croire en l’actif et font gonfler sa valeur.
Puis arrive le pic, la surconfiance. L’actif a atteint sa valeur maximale, et tous les traders continuent de croire en elle et de la maintenir élevée. C’est le point culminant du marché, le pic absolu. Les investisseurs croient que le prix augmentera davantage car “cette fois-ci, c’est différent”. Cela peut résulter de la spéculation, si la valeur du marché ne correspond pas à la valeur intrinsèque de l’actif.
Malheureusement, cette tendance haussière et positive ne peut pas continuer à jamais.
Bear Market
Dès les premiers signes d’un ralentissement, le premier instinct des investisseurs et des traders est le déni et la complaisance, justifiant le signal d’alarme en se disant que c’est une correction insignifiante. C’est parce que la confiance inspirée par le bull market est excessive.
Cette phase s’appelle aussi la “distribution”, car les investisseurs qui ont acheté avant le ralliement des prix commencent à vendre à profit. En ce moment, la plupart des traders ne sont pas sur s’ils devraient quitter le marché avant une baisse des prix, ou y rester s’il s’agit d’une baisse temporaire.
Alors que la valeur continue de baisser, des remords commencent à se faire sentir pour ne pas avoir vendu, ou pour avoir acheté trop tard. Après cela, on commence à atteindre le coeur de la courbe baissière, et s’instaure ensuite la panique
Ici, les sentiments sont mitigés, et l’indécision domine. Appuyés par le doute, beaucoup choisissent de quitter leurs positions, accentuant davantage la plongée du cours.
Les baisses successives entraînent un effet domino qui alimente la peur, l’incertitude et le doute (FUD).
Nous arrivons alors au point bas du cycle, à une des premières lignes de support. Ici, les traders ont complètement perdu leur espoir et leur confiance en l’actif
Par contre, beaucoup savent aussi que ce moment du cycle est un bon moment pour acheter, et si en parallèle à cela, des facteurs externes font remonter le prix, l’espoir commence à renaître. Néanmoins, cela existe en combination avec un scepticisme créé par le trauma souffert au milieu de la phase du Bear Market.
Les biais cognitifs activés pendant les cycles du marché
Les biais sont souvent des comportements inconscients des traders. Ils peuvent manipuler les participants du marché de telle manière à ce que les investisseurs ne peuvent plus prendre des décisions d’une manière lucide et objective.
Pour en savoir plus sur les biais, lis l’article dédié à cette thématique.
La phase bull est caractérisée par la FOMO (peur de manquer quelque chose). Cette dernière encourage des actions de la part des investisseurs qui n’ont pas été bien calculés. Par exemple, faire des achats quand tout le monde est en train d’acheter..
En revanche, la phase bear met en place la FUD (Peur, Incertitude et Doute), un type de peur différente qui encourage plus les sorties du marché. C’est là où tout le monde vend, en voyant que la plupart du marché vend aussi, sans faire une analyse préalable.
Ces comportements causés par des erreurs cognitives et émotionnelles sont typiques du trading, même si l’industrie n’aime pas parler des émotions qui sont en jeu.
La peur de perdre son épargne peut faire que les gens vendent trop vite, tandis que la peur de finir avec rien du tout peut laisser les gens avec des actifs ayant peu de valeur. Inversement, l’enthousiasme d’une nouvelle lancée dans le marché peut faire que les gens achètent trop vite. Le cycle du marché est une tendance psychologique, et elle est composée de hauts et de bas.
Les indicateurs de sentiment du marché
Le sentiment du marché
Il s’agit de l’attitude globale des investisseurs envers un actif en particulier, ou le marché dans son entièreté. C’est la tendance sentimentale et psychologique qui émerge d’un marché, basé sur les données et les mouvements de prix d’un marché ou de contenus médiatiques.
Les bull markets sont donc caractérisées par la FOMO, la cupidité et l’optimisme ; tandis que les bear markets sont caractérisés par le pessimisme et la peur, en gros, la FUD.
Il y a un nombre d’indicateurs du marché qui peuvent signaler les deux sentiments et donc nous donner des indices par rapport à la tendance des prix.
Crypto Fear & Greed (peur et cupidité)
Par exemple, on a le Crypto Fear and Greed Index (Indice de peur et cupidité), qui mesure d’un côté la cupidité, de l’autre côté la peur afin de pouvoir déterminer si une monnaie a plus de chance de monter ou de baisser.
Il se base sur les volumes de trading, l’intérêt ouvert sur les exchanges, et il prend en compte des données issues des réseaux sociaux et des moteurs de recherche.
Les valeurs du Fear and Greed Index varient entre 0 (peur extrême) et 100 (cupidité extrême)
Les zones sur le graphique sont séparés ainsi:
- 0-24 = Peur extrême
- 25-49 = Peur
- 50-74 = Cupidité
- 75-100 = Cupidité extrême
On peut émettre l’argument que quand le marché est dans la zone de la “cupidité extrême”, ou qu’elle s’approche de cette zone, les traders sont trop cupides et le marché attend une correction.
Inversement, on pourrait dire que quand le marché est dans une zone de “peur extrême”, les traders ont trop peur, et les cours changera de sens peut-être bientôt.
Spent Output Profit Ratio
Le Spent Output Profit Ratio (SOPR) est un indicateur qui donne une vue à l’échelle macro du sentiment du marché, des profits et des pertes réalisées dans une période particulière. Il reflète le degré de profits réalisés pour tout bitcoin traité sur la blockchain.
Les valeurs fluctuent en dessous et au dessus de 1:
- Les valeurs au-dessus de 1 montrent que les coins traités ce jour-là sont en moyenne vendus à profit (le prix de vente est plus élevé que le prix payé pour acheter auparavant).
- Les valeurs en-dessous de 1 montrent que les coins traités ce jour-là sont en moyenne vendus à perte (le prix de vente est plus bas que le prix payé pour acheter auparavant).
- Quand la valeur est très proche de 1, cela signale des ventes au seuil de rentabilité (prix de vente similaire au prix payé pour acheter auparavant).
Les ventes profitables (>1), indiquent le succès, et donc la cupidité ou le manque de tout biais.
Les ventes à perte (<1), de leur côté, indiquent une peur et un pessimisme très forts, mais aussi un manque d’expérience.
Il y a plein d’autres indicateurs et d’outils d’analyse technique que nous explorerons bientôt, mais pour le moment, on sent qu’il est important de souligner le fait que l’étude des indices est une des chose qui aide à former une sensibilisation et une discipline avec lesquelles tu peux te protéger des biais cognitifs.