Polkadot : l’évolution de la blockchain
25 mai, 2021
8 min
Dans l’un des premiers articles de la Young Platform Academy, la blockchain était qualifiée de « nouvel internet » en tant qu’innovation de rupture.
En un peu plus d’un an, le secteur de la crypto et de la blockchain a vu se multiplier les projets liés notamment à la Finance décentralisée qui ont apporté les solutions technologiques les plus variées, mais également des solutions de gouvernance et de tokenomics.
Au fil des années, de nombreux projets surnommés « Ethereumkiller » sont apparus, soit des projets capables de prendre la place d’Ethereum et de proposer des protocoles alternatifs pour les contrats intelligents et le consensus.
Cette fois, cependant, beaucoup pensent qu’il existe un candidat véritablement digne de ce titre. Alors que le géant Ethereum procède lentement à la mise à jour 2.0, un nouveau projet similaire voit le jour : Polkadot.
Ce n’est pas un hasard si le cerveau derrière le projet faisait partie de l’équipe fondatrice d’origine d’Ethereum : Gavin Wood. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre.
Qu’est-ce que Polkadot ?
Dans ce contexte foisonnant de cas d’usage et de projets associés, Polkadot identifie l’opportunité d’exploiter le vaste potentiel du domaine en misant sur la coopération.
En effet, Polkadot est apparue sous la forme d’une blockchain « relais » (de transmission) hébergeant des « para-chaînes » dans son réseau, c’est-à-dire d’autres blockchains avec des modes d’utilisation spécifiques. De cette façon, elle facilite l’accès à un large éventail de services basés sur la blockchain.
Polkadot parvient non seulement à connecter des projets complètement différents les uns aux autres sur le plan technique, mais facilite également l’intracommunication et surtout, le fait de manière évolutive.
Un autre problème résolu par Polkadot est le besoin de fork afin de mettre à jour les règles d’une blockchain.
Le langage de programmation adopté par Polkadot (Substrate) et sa technologie évolutive permettent la mise à jour flexible de la blockchain sans avoir à effectuer un fork, c’est-à-dire une division claire de la blockchain.
De cette manière, Polkadot prend la flexibilité de n’importe quelle application Web.
L’architecture de la blockchain Polkadot
Concentrons nous sur la structure qui permet d’obtenir cet écosystème multi-blockchain évolutif et communicatif.
La Relay Chain
Il s’agit de la blockchain centrale de Polkadot, qui fournit l’infrastructure et le système de sécurité sur lesquels les blockchains secondaires peuvent s’appuyer pour effectuer leurs transactions en parallèle.
Les Parachains et les Parathreads
Ce sont des blockchains secondaires qui exploitent l’infrastructure de Polkadot, afin de permettre une concentration des ressources axée sur l’optimisation du service.
Les Parachains sont des blockchains qui peuvent avoir leur propre jeton natif, et qui choisissent d’être définitivement intégrées à Polkadot.
Elles obtiennent leur place sur la Relay Chain via une enchère dédiée ou une proposition de gouvernance. En effet, les créneaux sur Polkadot ne sont pas infinis, sinon, le système ne serait pas pérenne (au niveau actuel de pointe).
Si une blockchain ne remporte pas l’enchère, ou si le coût du slot n’est pas accessible, elle peut devenir la Parathread de Polkadot, c’est-à-dire fonctionner temporairement avec la Relay Chain, en payant l’utilisation de l’infrastructure « à la consommation ».
Les Bridges
Il s’agit de « ponts » entre différents réseaux. Sur Polkadot, ils ont été mis en place pour faciliter l’interopérabilité avec des réseaux externes tels que Bitcoin et Ethereum.
C’est une technologie fondatrice parmi les technologies blockchain, mais avec encore une large marge de développement en raison du peu de cas d’utilisation existants à ce jour.
Qu’est-ce qui garantit la sécurité et le fonctionnement ?
Polkadot est un réseau basé sur le système NPoS (nominated proof-of-stake). Deux groupes d’utilisateurs sont impliqués dans ce mécanisme : les Validateurs et les Nominateurs.
- Les nominateurs sont ceux qui misent leurs DOT (les mettent en staking) et élisent jusqu’à 16 validateurs. Ce sont donc les nominateurs qui posent une garantie pour les validateurs.
- Les validateurs sont ceux qui créeront les nouveaux blocs et valideront les blocs des Parachain.
Les validateurs reçoivent des récompenses égales pour tous.
Le mécanisme est appelé Nominated Proof-of-Stake précisément parce qu’il fonctionne comme un proof-of-stake. La différence avec le PoS traditionnel est que les validateurs n’ont pas le droit de valider les transactions en fonction de la somme de jetons qu’ils mettent en staking, mais grâce à l’élection des nominateurs.
Deux autres groupes du réseau de Polkadot collaborent au fonctionnement et à la sécurité du système.
- Les Collators s’occupent de la maintenance des Parachains en collectant leurs transactions et en les préparant pour les validateurs. Ils permettent également la communication avec la Relay Chain et les autres Parachains.
- Les Fishermen peuvent être des utilisateurs, des assembleurs ou des nœuds complets de la blockchain qui jouent également un rôle de contrôleurs, en signalant les comportements nuisibles aux validateurs.
Le coin Polkadot (DOT)
Le rôle de la cryptomonnaie Polkadot native (DOT) est fondamental dans ce système, car il concerne à la fois l’aspect de la gouvernance et le système NPoS.
- Fonction de gouvernance – posséder des DOT donne le droit de voter sur les décisions et les développements du protocole.
- Fonction de staking – DOT constitue la garantie de mettre en staking pour toutes les fonctions de Polkadot basées sur le NPoS, telles que la nomination de validateurs.
- Fonction de Bonding